La consommation de lait liquide a rebondi en 2023

« L’année 2023 marque un point d’inflexion. On observe une hausse de la consommation du lait, à hauteur de 40,7 litres en moyenne par habitant en France, soit environ 5 verres de lait par semaine. C’est un aliment du quotidien ! », se réjouit Romain Deurbergue, président de Syndilait, la fédération des fabricants français de lait de consommation et directeur général de Candia (Sodiaal).

Le retour de la restauration hors domicile (RHD) à son niveau de 2019 joue un rôle clé dans cette reprise. « La consommation du lait est poussée par la RHD, grâce à l’usage en cuisine. Et notamment celle de lait entier qui a plus de goût. » À l’inverse, une légère décroissance est observée pour la vente des laits conditionnés (–2 %) en grandes et moyennes surfaces (GMS), où le lait liquide ne représente que 12,5 % des ventes de produits laitiers.

Le consommateur apprécie donc le lait,et particulièrement celui produit en France. Entre 2015 et 2023, les importations de lait ont reculé de 90 %. Une fierté pour Syndilait qui expose le résultat de 99 % de lait d’origine France dans les linéaires en GMS, bien souvent labellisé « Produit et collecté en France ».

« Rémunérer équitablement toute la chaîne de valeur »

En revanche, le présidents’agace concernant les prix. « Ce n’est pas normal de trouver des bouteilles à moins d’un euro le litre. Nous poussons le prix juste à plus d’un euro afin de rémunérer équitablement toute la chaîne de valeur. » Sept Français sur dix sont prêts à payer quelques centimes supplémentairespour mieux rémunérer les éleveurs,d’après une enquête du Cniel de décembre 2023. Romain Deurbergue admet que « la loi Egalim a fait du bien au prix du lait ». Celui du litre de lait demi-écréméa augmenté de 16 centimes entre 2022 et 2023, pour atteindre 1,06 € enmoyenne.

Bien que moins de 10 % des volumes soient vendus à moins d’un euro, Emmanuel Vasseneix, vice-président de Syndilait et directeur de la laiterie Saint-Denis-de-l’Hôtel, estime que cela « renvoie une mauvaise image, et n’incite pas à payer au prix juste ». Selon lui, les industriels ont également besoin d’une revalorisation des prix.

« De nombreux investissements sont nécessaires pour les acteurs de la transformation, notamment en lien avec les contraintes environnementales concernant les emballages », explique-t-il. Le passage du lait liquide dans la catégorie « boisson », oblige les transformateurs à inclure un bouchon solidaire, attaché à la bouteille. « Cela rajoute des risques concernant la bonne conservation du lait, en plus d’impliquer de sérieux investissements dans les lignes de production. »